lundi 3 août 2020

Un petit oiseau retarde la construction de la nouvelle prison de Perpignan

Le projet de nouveau centre pénitentiaire pourrait prendre plusieurs mois de retard à Perpignan. En cause, un couple d'oiseaux protégés (des oedicnèmes criards) a été repéré sur les lieux.

L'oedicnème criard est une espèce protégée dans toute l'Europe - Photo d'illustration
L'oedicnème criard est une espèce protégée dans toute l'Europe - Photo d'illustration © Maxppp - LAUNETTE Florian

Une boule de plumes de 500 grammes suffit parfois à stopper les bulldozers...  À lui seul, un couple d'oiseaux risque de provoquer plusieurs mois de retard dans le projet de construction du nouveau centre pénitentiaire de Perpignan, dans le secteur du Mas de la Guarrigue.

La communauté urbaine de Perpignan pensait pourtant avoir fourni à l'Etat l'emplacement parfait : cet immense terrain en friche et sans riverain est facile d'accès, intercalé entre l'autoroute A9 et la départementale 900. 

Le site est déjà constructible, les voix d'accès et les réseaux sont installés. Et pour cause :  le géant suédois Ikéa envisageait de s'y installer il y a quelques années, avant de faire machine arrière. 

C'était sans compter sur un petit volatile au nom imprononçable :  un couple d’œdicnème criard a trouvé le terrain à son goût et y a installé son nid au sol. Sa présence a été détectée lors de l'inventaire obligatoire mené sur le site pour y recenser la faune et de la flore. En tant qu'espèce protégée, il ne peut pas être tué ou chassé des lieux. La seule solution consiste à solliciter auprès de la Préfecture une dérogation autorisant sa destruction.

Des démarches qui peuvent durer plusieurs mois

Selon une source proche du dossier qui se veut "optimiste", la découverte de cette espèce protégée ne "remet pas en cause le projet". La communauté urbaine de Perpignan aurait déjà fait des propositions auprès de la Dreal (direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) pour proposer des "compensations environnementales". Mais l'instruction de ce genre de dossier peut durer plusieurs mois. 

C'est justement ce qui énerve l'ancien maire et président de la communauté urbaine de Perpignan, qui a impulsé le projet : "Je comprends les contraintes environnementales et il n'est pas question d'aller contre, s'emporte Jean-Marc Pujol, mais il faut que l'administration instruise les dossiers plus vite ! Ce n’est pas acceptable d'attendre des mois et des mois pour avoir une réponse. Les enjeux sont trop importants : cette nouvelle prison représente plus de 50 millions d'euros de travaux et des centaines d'emplois"